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Bobst Group 2011 ! Souvenir mémorable de la première fiction suisse d’entreprise

Nous avons tous rêvé de travailler un jour pour la prestigieuse industrie suisse. Figurez-vous que cela nous est arrivé. Nicolas, qui soigne toujours ses relations, m’informe qu’il est fort probable que nous recevions prochainement la visite d’un homme de pouvoir au sein de Bobst Group. Bien entendu personne ne le croit jusqu’au moment ou celui-ci se pointe à l’agence avec son assistante. Pour ma part je scanne déjà l’assistante et constate qu’elle n’est pas au courant de l’objet de la visite ou plus exactement l’objectif de la visite. Sans doute, elle aussi ne peut pas croire qu’une agence comme la nôtre qui vient de gagner un prix dans une catégorie de programme court humoristique peut prétendre réaliser un film d’entreprise pour son prestigieux employeur : Bobst Group ! Stéphane M., pour ne pas le citer, nous expose les objectifs internes du film souhaité. « Interne », je tombe des nues, pendant un instant je nous avais vus chatouiller l’égo de nos confrères en nous vantant de promouvoir l’industrie suisse de l’emballage dans le monde entier. Eh bien non, le CEO du groupe qui porte son nom souhaitait rassembler ses troupes autour d’un projet commun.

C’est 1 à 2 semaines plus tard, c’est-à-dire le lendemain sur le calendrier du publicitaire que nous nous retrouvons dans une salle de conférence qui n’avait rien a envier à celle de Madone dans le film. Nicolas, sur ma droite, dissimulait sa transpiration en refusant d’enleveler son blaser et moi je me demandais comment, mais comment j’allais convaincre Monsieur Jean-Pascal Bobst de réaliser une fiction plutôt qu’un énième film d’entreprise à bullet points. Soudain, la secrétaire de direction arrive dans la salle presque affolée, elle nous annonce l’arrivée du CEO pour dans 10 minutes, pas plus. 10 minutes, il me restait encore 10 minutes pour trouver l’introduction. 10 minutes c’est parfois long, mais ce jour-là pour moi c’était comme respirer un coup, relever la tête et constater que le Big Boss était là en-face de moi. Croyez-le ou pas, la table faisait bien 8 mètres de long et offrait environ une vingtaine de sièges, et c’est en face de moi qu’il s’est assis ! Il me regarde droit dans les yeux, comme seuls les évangélistes peuvent le faire, sans le moindre battement de cils, il me tend la main, me salue, se présente… Et là le flash ! Oui, je savais que je l’avais déjà vu il y a des années et tout m’est revenu en 3 secondes. Il était là dans mon centre de loisirs soutenu par une église évangélique réformée. Le jour même ou, avec d’autres camarades, je témoignais maladroitement de ma modeste rencontre avec notre Seigneur. Je devais avoir 15 ans pas plus. C’est ça ! Bordel il m’a reconnu et c’est pour ça qu’il me regarde comme ça ! Le flashback fut interrompu par 6 mots clairs et précis :  » Alors Monsieur Galifier, je vous écoute. » Je vous écoute ça veut dire en langage de CEO, je n’ai pas que ça à foutre et je vous prie d’aller droit au but. Très très mal parti pour moi. Je me tourne vers Nicolas, il me regarde genre « ben vas-y. »

Je démarre sans introduction, je place le contexte : un chef de projet dans l’industrie du chocolat est clairement menacé de licenciement s’il ne trouve pas de solution viable pour l’emballage d’un nouveau produit. Je singe rapidement 2-3 dialogues et JPB comprend que c’est une fiction. Là, il regarde son responsable qui fait une mine étonnée et je poursuis sans incident. Je recadre mon histoire sur ce personnage qui rend visite à un emballeur, autrement dit, un client du Group ! Je perçois un sourire de contentement autour de moi et je poursuis. L’emballage pose un problème que seuls les experts de Bobst Group peuvent résoudre… Mon historiette voyage de Shanghai à Brasilia et revient à Renens pour offrir à mon personnage principal de fiction LA solution qui lui permet de présenter un emballage spectaculairement appétissant à sa direction. Je termine par ces mots : « Du coup, personne n’est viré, ceci finalement grâce à Bobst ! »  Je me rends compte en regardant les visages autour de moi que je viens de prononcer LE mot tabou, car une vague de licenciement venait d’avoir lieu au sein du groupe. Je me souviens d’avoir imaginé me faire hara-kiri devant tout le monde, mais ce contre-pied de communicant a séduit le CEO et il conclut à ma place dans son genre très direct, mais non moins élégant : « Il vous faut combien de temps ? » J’étais, et Nicolas aussi, tellement surpris par sa question qui raisonnait comme une approbation que j’ai dû répondre un truc comme: « Heuhhhhhh j’sais pas heuuhh » avant que Nicolas me reprenne par ces mots très éloquents « faut voir. »

Je vous laisse regarder cette version longue d’environ 9 minutes de notre première « fiction d’entreprise. »

Crédits – Account, Nicolas Savary – Direction artistique, script et réalisation, Sébastien Galifier – Images : Joseph Areddy

À propos de l'auteur :

Création et Stratégie digitale | Graphiste designer: 15 ans d’expérience dans la création de campagnes publicitaires | Réalisateur, chef opérateur et directeur photo: Premier Prix, catégorie «International francophone» au Festival Les écrans de l’humour de la Ciotat-Marseilles 2011 | Membre de la société suisse des auteurs | Photographie: 1er Prix de la photographie professionnelle Suisse (Zurich) « The Selection » 2005

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